dimanche 27 mars 2016

Pourquoi j'aime Cambridge, pourquoi je dois la quitter.

Cambridge, c'est la ville dans laquelle j'ai atterri un peu par hasard peu après juin 2008, fuyant Paris et la grisaille de ma vie d'alors.

J'en suis tombée amoureuse, pour plusieurs raisons.
Parce que c'est une ville qui accueille de nombreux étudiants, et de nombreux touristes, donc on n'est pas surpris si on entend dans la rue des langues qu'on ne comprend pas. Ici, nombreuses sont les personnes qui ont un accent étranger. Ça n'est presque plus surprenant.
J'ai rencontré des allemands, des polonais, des suisses, des belges, des français (dont notamment mon mari!), des espagnols et des catalans, des italiens, des russes, des croates et des serbes, des biélorusses, des grecs, des marocains, des sud-africains, des turcs, des irakiens, des indiens et des pakistanais, des chinois, des japonais, des néo-zélandais, des américains.
Ici, il y a peu de personnes racistes. Ce n'est pas le bon endroit pour les extrémistes.

L'inconvénient, c'est que de nombreuses personnes sont de passage seulement. C'est une ville où les gens aiment vivre, mais qui sert souvent d'étape vers d'autres horizons. Cela mène parfois à des déchirures. On devient amis mais les nouveaux amis partent... c'est ainsi.

C'est une ville qui a une histoire et qui vit toujours dans l'Histoire. Pas une année ne se passe sans qu'on entende parler d'une nouvelle découverte, des conclusions super intéressantes d'une étude dans tel ou tel domaine. C'est quand même ici que le secret de l'ADN a été percé, que Darwin, Newton, et plus récemment Hawkins ont étudié.
C'est une ville qui a une forte identité: entre Kings College Chapel, les Chelsea buns, le musée Fitzwilliam, ses deux théâtres, son jardin botanique, son Shakespeare Festival tous les étés, et les artistes ne sont pas en berne...  j'ai même craqué pour un torchon en coton dans une boutique indépendante Podarok qui montre cela:


C'est une ville qui a des parcs où les gens pique-niquent quand il fait bon. Attention, je veux dire qu'il y a des parcs où il n'y a pas de pancartes vous interdisant de marcher sur la pelouse (oui, Paris, je te jette un regard de coté... quand j'étais chez toi le vert me manquait!). Des parcs où il y a parfois des vaches tranquilles, des poules d'eau et des canards qui cancanent et des oies qui criaillent parce qu'elles croisent un chemin utilisé par des cyclistes avant un pont pour vous faire vous arrêter. Où on voit en rentrant du boulot à pied un cygne qui prépare son nid près des punts (embarcations à fond plat), sur le bord de la rivière.


Se balader dans Cambridge, c'est penser autrement: il y a un nombre impressionnant de vélos. Il y a des parkings à vélo, des pistes cyclables presque partout en ville. C'est une ville qui a un centre ville tout à fait charmant. Aller au taf avec les premiers rayons de soleil du printemps et l'air frais sur le visage; dans Trinity Road ou bien dans Queens Road (qui offre une vue magnifique sur les Backs et les Colleges qui bordent la rivière Cam), quel plaisir!


La contrepartie, c'est que la ville a gardé sa taille médiévale. Soit, contrairement à York elle n'a pas (plus!) de murs encerclant la vieille ville, mais ses artères sont étroites et peu adaptées à la circulation du 21ème siècle. Le résultat catastrophique est l'engorgement des axes de passage. Circuler en voiture à Cambridge du lundi au samedi entre 8h30 et 19h est une très mauvaise idée. Vous serez certainement bien plus rapides à vélo ou bien à pied!

Il y a du travail: de nombreuses personnes ayant obtenu un PhD (équivalent d'un doctorat) trouvent un emploi bien rémunéré, parfois dans la Silicon Fen, parfois non (l'Université et les Colleges, ainsi que l'hôpital d'Addenbrookes sont les grands employeurs de la ville).
Nous avons une qualité de vie exceptionnelle par rapport au reste du Royaume-Uni, si si! Voir cet article pour les anglophones.
Cette ville, on risque de la quitter. Parce que les prix de l'immobilier sont complètement fantaisistes et que pour le même budget on aura une maison individuelle de 4 chambres à Peterborough (à une heure en train de Cambridge) alors qu'ici on ne pourrait se permettre qu'un appartement d'une chambre! La crise du logement se fait encore plus sentir ici qu'ailleurs (voir cet article en anglais).

Cambridge on t'aime, mais on va te quitter!





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