Et oui, j'enseigne la
langue française en Angleterre. Je suis toujours à l'affût de
petites pépites qui donneront envie à mes apprenants d'en savoir
plus. Comme je suis expatriée, je perds un peu de vue ce qui est à
la mode, et pas seulement vestimentaire. Les chansons en français,
le 7ème art, et la langue évoluent. Moi, je reste bloquée quelques
années en arrière...
Ces dernières semaines,
j'ai donné des cours à une passionnée de conjugaison. Elle voulait
réviser le futur, les temps du passé, tout comprendre, tout
reconnaître. Elle a bien du courage!
Il est vrai qu'entre le
verbe aller au futur simple, le verbe avoir au passé
composé, le verbe faire au
futur simple, il y a de quoi en perdre son
latin
français! Étant
natif, on oublie souvent combien la langue française est belle, mais
difficile à apprendre. La conjugaison est un exemple flagrant de la
complexité de notre langue.
Avant
mon départ, je connaissais Bénabar. Son humour est touchant, ses
paroles m'émeuvent ou me font sourire.
Et
il a cette chanson: “le cahier de solfège”, qui est un véritable
O.V.N.I. À la première écoute, on se dit qu'il a fumé... les temps
des verbes n'ont aucun sens avec les règles de concordance de temps.
Et puis, au fur et à mesure, on comprend. On comprend que les
souvenirs ne se vivent pas forcément au passé. Que certains sont
tellement vifs dans notre mémoire qu'on les vit au présent. Il nous
fait partager ses premiers flash-backs, sur une musique dont le tempo rappelle celui d'un métronome.
Les souhaits qu'on avait
étant enfant sont logiquement au futur. Les sauts dans le temps se
vivent au futur, même lorsque le second souvenir est toujours dans
notre passé. Bref, tous les temps des verbes se mêlent et
s'emmêlent. Mais en fin de compte, cette chanson se comprend quand
on ouvre un peu son coeur. Je
vous invite à découvrir cette chanson, ou à la redécouvrir, sur l'album de Bénabar "Reprise des Négociations".
Cet article s'achève par cette sage citation de Victor Hugo:
« L'un des privilèges de la vieillesse, c'est d'avoir, outre son âge, tous les âges. »